Arrivée - Descente de la rivière Tsiribihina

Pour une fois, nous ne partons pas que nous deux, Yannick et moi.  Nous sommes en compagnie de trois amis… Ce qui nous permet de partager les frais de ce voyage qui nous fera découvrir la moitié sud de Madagascar.

S’agissant du transport, nous avons fait appel à un chauffeur/guide que des amis français connaissaient bien car là où nous voulons aller, les transports publics sont quasi-inexistants.

Mais en ce qui concerne l’organisation du voyage en lui-même (itinéraire, choix des hébergements), nous avons tout fait par nous-mêmes.

L’arrivée à Madagascar

-Lundi 22/09/2008 :  Atterrissage à Tananarive à 10h15. Après les formalités de douane et récupération des bagages, nous faisons un peu de change.

La monnaie malgache est l’ariary (Ar) qui a remplacé l’ancien franc malgache.

Le cours de l’ariary varie beaucoup, lors de ce voyage, 1€ vaut environ 2 500Ar. Il faut en changer pas mal d’un coup car, là où nous allons, il n’y aura pas de possibilité de changer et il nous faudra payer l’essence du 4X4, en cours de route…

Notre chauffeur a eu un accident !

Le chauffeur que nous avions contacté pour nous conduire durant tout ce périple dans le sud de Madagascar,  n’est pas là… Il lui est arrivé un grave ennui la veille de notre arrivée : Il a eu un accident avec son 4X4 et un cycliste a été tué… 

Mais,  heureusement pour nous, il travaille avec une petite agence locale malgache, sise à Fianarantsoa : « Mad trekking » qui a envoyé un guide,  Roland,  et un chauffeur, Jrina, avec un 4X4, pour nous accueillir…

Grâce à Mad Trekking, tout notre voyage va se dérouler comme il était prévu au départ…

À Tananarive, après quelques préparatifs pour notre descente de la Tsiribihina (tentes, etc…), nous prenons la route…

Notre 4X4 est assez vieux et parait plutôt poussif, mais ça roule…

 Antsirabe

C’est à la nuit tombée, vers 19h, que nous y arrivons.  Nous dormirons au « Synchro Pub », plutôt vieillot et sommaire mais sympa… et pas cher…

Au bord du lac
Il y a encore beaucoup de pousse-pousse à Antsirabe. C'est un moyen de transport très employé en ville.

– Mardi 23/09/2008 : Nous ne visitons pas Antsirabe cette fois-ci, nous le ferons quand nous y repasserons avant de descendre vers le sud…

Nous allons faire la descente de la rivière Tsiribihina

Et pour ça, il faut aller prendre le bateau à Miandrivazo. Vers 10h, nous prenons donc la route vers l’ouest.

Le paysage est verdoyant, beaucoup de cultures variées et de rizières en escaliers le long des collines.

L'habitat des paysans des hautes terres est fait de petites maisons en briques
Paysage de cultures vers Betafo

Une petite halte pour déjeuner dans une gargote au bord de la route, et nous voilà repartis dans la chaleur, sur la route bordée de collines aux croupes arrondies et dorées…

La culture sur brûlis est très pratiquée ici… Ce qui malheureusement, risque de détruire petit à petit ce qu’il reste de forêt primaire (moins de 15% de la forêt dense qui recouvrait la majeure partie du pays).

Sur la route entre Antsirabe et Miandrivazo
Le brûlis est pratiqué pour défricher les terres
Dans la rue à Miandrivazo

Dans la rue principale de Miandrivazo,  se tient un marché permanent. Roland y achète des provisions pour les jours prochains sur le bateau

Nous nous engageons ensuite sur une piste cahoteuse jusqu’à l’embarcadère où nous attend le chaland, baptisé « Loïs ».

Ces barges à moteur servaient autrefois à transporter le tabac. Elles sont maintenant recyclées dans le tourisme et sont pourvues d’un toit, ce qui permet de bénéficier d’un peu d’ombre durant la traversée, ce qui n’est pas du luxe, car ça cogne fort… Il y a aussi une cuisine aménagée à bord avec un fourneau et pas mal d’espace … et même une « terrasse panoramique » en haut, le grand confort, quoi!

La nuit, nous dormons dans des tentes sur la berge mais nous prenons tous nos repas à bord.

Excellents repas, d’ailleurs, fort copieux, on a même le thé et le rhum arrangé… Roland se révèle être un très bon cuisinier et un hôte attentionné…

Notre embarcation pour descendre la Tsiribihina
Cuisine à bord ...
et la salle à manger !

– Mercredi 24/09/2008 : Au début de notre navigation, le manque d’eau oblige à descendre dans la rivière pour pousser et tirer le chaland…

Par endroits, le niveau de l'eau est très bas ...
Il faut pousser le chaland...
Certaines pirogues ressemblent à des cosses de haricots géants !

 Heureusement, plus loin, l’eau devient plus profonde et c’est parti pour 140km !

La rive devient rocheuse et escarpée… Nous apercevons des villages et, parfois, même des crocodiles !

La rive devient rocheuse
De temps en temps, on aperçoit un crocodile qui se prélasse au soleil...
Derrière un village, les brûlis fument

Une piscine naturelle

En fin de matinée, nous accostons à un endroit où, après s’être un peu éloignés de la rivière, nous pouvons nous baigner dans une piscine naturelle (sans crocodile !) et nous doucher sous la cascade… Un vrai délice, car il fait très chaud !

La baignoire ...
... Et la douche ...

Puis, la navigation reprend… La vie à bord s’écoule paisiblement au rythme du fleuve… Sur la berge se succèdent villages, troupeaux, cultures…

Un troupeau sur la berge ...
Les zébus ont une place très importante, ils sont la richesse des paysans malgaches.
Yannick à bord ...
... et Anne, cheveux au vent ...

Dans la soirée, nous atteignons des gorges taillées dans le calcaire, peuplées de chauves-souris.

Nous ferons halte pour la nuit face à ces falaises, sur la berge sableuse de la rive opposée.

Au bout de la dune, se trouve une forêt primaire.

Nous y apercevons des lémuriens nocturnes qui jouent à la cime des arbres et qui sautent comme des écureuils.

Le coucal, un oiseau très présent partout, fait entendre son chant sonore et particulier… On dirait des gouttes d’eau tombant dans une cuvette métallique…

Notre bivouac, face à la falaise
Nous avons de la visite ... Dès le lever du soleil, un groupe d'enfants s'approche pour mendier un petit quelque-chose...

– Jeudi 25/09/2008 :

Encore une belle matinée de navigation

La descente de la Tsiribihina permet de découvrir, au gré du fleuve, un peu de la vie des habitants : ils cultivent le riz dans le moindre espace sur la berge,  pêchent,  élèvent des zébus mais aussi y font la lessive, la toilette et la vaisselle,  les enfants y jouent …

Village au bord de la rivière
Lessive dans la rivière
Madagascar est le pays des baobabs. Il y en a sept variétés différentes.
Transport d'eau

Vers midi, nous arrivons au terminus du chaland où nous attend Jrina avec le 4X4…

Coincés au milieu de la rivière !

Pour atteindre Belo-sur-Tsiribihina, il faut prendre un bac (« Bac Disco », tout un programme !).  Mais le tenancier, voulant rentabiliser son affaire, fait monter trop de véhicules à la fois sur l’espèce de radeau qui sert de bac et, nous voilà bientôt coincés sur un banc de sable au milieu de la rivière !

Tous les hommes d’équipage et chauffeurs ont beau pousser et tirer, rien n’y fait et il n’y a plus qu’à attendre que la marée fasse un peu monter le niveau de l’eau et qu’enfin nous puissions repartir. Ouf, nous avons eu chaud  (2h en plein cagnard !)

L'embarcadère pour Belo s/Tsiribihina
Coincés ! Tout le monde pousse ...
Le débarcadère... enfin arrivés, ouf !
Habitat misérable, le lot de beaucoup de malgaches

Départ pour Bekopaka

Après un déjeuner rapide dans une gargote, nous retrouvons les joies du 4X4… qui n’a plus d’amortisseurs,  sur une piste en très mauvais état, en direction de Bekopaka, où se trouve le Parc National des Tsingy de Bemarha.

Corvée d'eau...Beaucoup d'enfants doivent travailler, ici ...
Sur la piste

En panne en pleine brousse !

Vers 17h30, c’est la panne : bras de stabilisation cassé… Jrina et Roland font ce qu’ils peuvent pour réparer mais le soir tombe et nous sommes en pleine brousse ! Sur le bas-côté, les champs ont été brûlés (culture sur brûlis), ce qui n’arrange pas l’état des vêtements des pauvres guides qui sont obligés de s’étendre sous la voiture !

Voilà un moyen de transport adapté aux pistes malgaches ...
Mais, pour nous, c'est la panne !

Ils arrivent à faire une réparation de secours pour gagner un village des environs où nous débarquons à la nuit tombée…

Nous sommes l’attraction du village !

Les enfants se pressent autour de nous et nous faisons de notre mieux pour les distraire pendant que Roland et Jrina, à la lueur d’une lampe de poche (il n’y a pas d’électricité dans le village), réussissent à consolider un peu la réparation de fortune.

Nous faisons le bonheur des enfants du village...
... Tout contents de cette visite impromptue !

Et, c’est reparti… Sur la piste pleine d’ornières énormes et dans le noir complet… 

  Il faut rouler très doucement et à chaque cahot, l’émotion nous étreint : ça passe ou ça casse… Mais finalement, ça va tenir et, vers 21h, nous voyons l’écriteau « Parc National des Tsingy ».

Ouf! nous croyons être arrivés… Mais non !

Il faut encore passer une rivière pour arriver au village de Bekopaka.

A cette heure-ci, le bac est arrêté et il n’y a personne sur la berge. Comment allons-nous faire ? Angoisse… Roland a disparu on ne sait où…

Heureusement, nos guides ne manquent pas de ressources

Tout à coup, nous apercevons un petit radeau, un bac pour piétons, qui vient nous chercher avec Roland dessus.  Nous ne prenons que le strict minimum pour la nuit et le reste de nos bagages est confié à la garde de Jrina. Il va dormir dans le 4X4 de ce côté de la rivière jusqu’à demain matin… 

Tout est bien qui finit bien !

Sur la rive où nous débarquons, Roland fait signe à un propriétaire de pick-up qui passait là et qui nous conduit jusqu’à l’hôtel « le Tanancoay », où, malgré l’heure tardive,  nous sommes accueillis chaleureusement, avec un bon dîner…

Quelle journée !!!

 

Renseignements pratiques :

Nous avons eu affaire à une petite agence locale malgache, sise à Fianarantsoa, “Mad trekking” dirigée par M. Christian  : 032 02 221 73 mad.trekking@moov.mg (très sympa et consciencieux)

Location de 4X4 avec chauffeur  : env 65€/jour + l’essence

Descente de la Tsiribihina en chaland  : env 100€/pers, tout compris. 

Pour ce qui concerne le 4X4, nous n’aurions jamais pu faire tout ce que nous avons fait sans lui car, sur la côte et dans le sud, ce ne sont que des pistes en très mauvais état et il y a très peu de transports publics, voire pas du tout, à certains endroits.

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À Bekopaka (Tsingy), nous logeons à l’hôtel “le Tanancoay” qui comprend, entre autres, des petits bungalows confortables avec sanitaires, entourés d’un jardin botanique. Il ya plusieurs catégories d’hébergements.  Le restaurant se tient dans un grand bâtiment en bois. Les patrons sont très sympas.