Antsirabe et train de Fianarantsoa à Manakara

– Vendredi 3/10/2008 :

Changement de véhicule et de chauffeur

Antsirabe, c’est là où nous faisons nos adieux à Roland et Djrina qui doivent rentrer à Tananarive et faisons connaissance avec notre nouveau chauffeur-guide, Christian,  et un autre 4X4, qui a l’air un peu en meilleur état que le précédent…

Nous ne resterons pas longtemps à Antsirabe car nous voulons prendre le train

… Il part de Fianarantsoa et ne circule pas tous les jours. Il ne faut pas le rater !

 

Passage rapide à Antsirabe

La ville, fondée par des norvégiens à la fin du XIXe s, fut développée par les colons français qui la transformèrent en une sorte de Vichy. En effet, ses eaux contiennent du chlorure de sodium, d’où son nom malgache « là où il y a beaucoup de sel ». Elle fut alors un ville d’eaux comme en témoigne le prestigieux hôtel des Thermes…

Mais tout ce passé est bien loin…  Aujourd’hui, c’est un centre industriel qui produit, entre autres, une eau minérale gazeuse réputée, la « Visy Gasy » et la fameuse bière « Three Horses Beer » (THB). 

L'Hôtel des Thermes, un établissement chargé d'histoire

Située dans une région volcanique, elle est la plaque tournante du commerce des pierres semi-précieuses

Améthyste, topaze, etc… et les fameux saphirs et rubis étoilés qui sont des pierres spécifiques de Madagascar.

Il y a beaucoup de petits revendeurs à tous les coins de rues qui proposent des pierres, mais il y a aussi beaucoup d’arnaque (résine colorée) et nous ne nous y connaissons pas assez pour nous risquer à acheter des pierres chères.

Beaucoup d’artisanat, ici …

Énormément de brodeuses proposent des nappes, serviettes, tabliers. Tout est brodé à la main

Ateliers de broderies fleurissent, ainsi qu’ateliers de miniatures (vélos, voitures, taxis brousse,…) faits avec des matériaux de récupération.

Les brodeuses d'Antsirabe
Et fabrication de modèles réduits en matériau recyclé... Très bien faits, d'ailleurs

Finalement, on se sent un peu assaillis par tous ces vendeurs qui veulent absolument nous vendre toutes sortes de choses…

ça nous change de la tranquillité de Belo…

Il faudrait avoir plus de temps pour découvrir mieux cette ville, mais nous devons la quitter pour continuer notre route…

La RN7 que nous suivons à présent traverse des paysages montagneux couverts de rizières et de cultures en terrasses.

Le long de la RN7, paysage montagneux et rural
Nous faisons étape à Ambositra pour déjeuner. La ville est beaucoup plus calme qu'Antsirabe.
cultures et rizières en terrasses

L’habitat de ces Hautes Terres est complètement différent de celui de la côte ouest.

Les maisons ne sont plus en bois et paille mais en pisé et en briques. Un détail nous frappe : les maisons malgaches n’ont jamais de cheminée, la fumée s’échappe par la fenêtre (l’intérieur des cuisines, toujours situées à l’étage, est, de ce fait, tout noir)

L'habitat des Hautes Terres est composé de maisons en briques
Les enfants malgaches sont souvent coiffés de petits chapeau en paille tressée
Dans les Hautes Terres, le climat peut être rude pendant l'hiver austral

Nous sommes dans la région du Betsileo, dont Fianarantsoa est la capitale.

  C’est dans cette ville que se trouve le bureau de Mad Trekking. Christian, le boss, est très sympa et fait tout ce qu’il peut pour que notre voyage se passe bien. Il a réservé nos billets de train pour demain.

Au retour de Manakara, nous reviendrons à Fianarantsoa.

Nous logeons à l’hôtel Cotsoyannis qui nous a été recommandé mais que nous trouverons assez bruyant du fait que les chambres donnent sur une galerie située au-dessus du restaurant.

À bord de l’unique train malgache

– Samedi 4/10/2008 : Le train doit partir à 7h. Christian nous conduit à la gare.

Le train Fianarantsoa-Côte Est (FCE) est le seul train de voyageurs du pays : c’est, en fait, un train de marchandises avec trois wagons pour les voyageurs…

Le conducteur est fier de son train ... et il a bien raison
Prête pour le voyage ! Sur le quai, des enfants nous vendent des cartes qu'ils ont dessinées eux-mêmes ...

Il y a 170 km jusqu’au port de Manakara (1 200m de dénivelé, 21 tunnels et 42 ponts).

Comme le convoi s’arrête tous les 10 km, à chacune des 17 petites gares, le voyage est très long… mais aussi très pittoresque et ça en vaut vraiment le coup.

Le train serpente dans un paysage verdoyant
Ce que l'on pourrait prendre pour des sites antiques vus de loin, sont, en fait, des briqueries...
Dans cette région, on voit beaucoup de fours à briques en activité
 
Pas besoin d’apporter son pique-nique

À chaque arrêt en gare, une multitude de petits vendeurs (beaucoup d’enfants) se précipite aux fenêtres pour proposer des fruits, des samoussas, du poulet grillé, des beignets, des écrevisses, des saucisses de zébu grillées, des croquettes de manioc…

Enfin, de quoi grignoter toute la journée, et c’est délicieux…

Mais on y voit aussi toute la pauvreté de cette population pour qui le train, avec ses voyageurs, constitue un gagne-pain…

En gare, on peut déguster des écrevisses !
Un petit marchand

Nous traversons de très beaux paysages.

Montagnes, cascades, plantations de bananiers, rizières et forêts se succèdent…

Le long de la voie ferrée, le train est un atout pour les habitants
Parfois, les arrêts peuvent être très longs car il faut décharger les wagons de marchandises et attendre pour les remplir à nouveau avant de repartir ...
Tout le long du parcours, les voyageurs font leurs courses...ils achètent même de la viande !
À l'approche de la côte sud-est, une mosaïque de rizières ... Le riz est la base de la nourriture des malgaches
Près de l'arrivée, des enfants vendent des brassées de feuillages... Ce sont peut-être des brèdes, légume vert très apprécié ici.

À 16h30, nous arrivons à Manakara,  la plus grande ville de la côte sud-est. 

Devant la gare, nous grimpons dans des pousse-pousse qui nous conduisent à l’hôtel « Parthenay Club », situé à la pointe de Manakara Be, quartier séparé de la ville par le fleuve Manakara, que l’on franchit par le « pont rouge ».

 
Le Pont rouge
À Manakara, on peut faire des balades en pirogue sur le canal des Pangalanes…

Bordé d’une végétation touffue et de villages de pêcheurs, ce canal, à l’origine long de 700 km, a servi pour le transport des marchandises jusqu’à quelque temps après la fin de la colonisation. Il fut laissé à l’abandon pendant de nombreuses années. Une partie en a été réaménagée à la fin des années 1980… 

Des balades en pirogue y sont proposées.

Le fleuve Manakara
Le long de la lagune
L'océan indien à Manakara

Nous sommes au bord de l’Océan Indien, qui est souvent très agité. 

Ici, la baignade est « fady », ce qui veut dire « interdit », « tabou » pour les malgaches.  De fait, elle est très dangereuse car il y a des courant très forts et des requins… Il vaut donc mieux  profiter de la piscine de l’hôtel.

Cette nuit, nous dormirons dans les rumeurs de la mer…

L'hôtel "Parthenay club" possède une antique piscine d'eau de mer
Au milieu d'un beau parc planté de grands arbres, nous avons un bungalow confortable juste derrière l'océan.

– Dimanche 5/10/2008 : Ce matin, il fait très beau… D’abord, un bon bain dans la piscine de mer…

Puis nous allons nous promener en ville où se tient le marché.

Pour aller en ville, nous utilisons le pousse-pousse... mais en intervertissant les rôles, pour une fois !
Dur métier ...
Au marché ...
Beaucoup d'étalages de très belles vanneries colorées
Aujourd'hui, dimanche, il y a foot ...
... et balade sur la plage en famille et entre amis.

 

Un petit poisson grimpeur

Au dîner, nous dégustons des « bichiques », tout petits poissons ressemblant à des alevins, mais on nous assure que ce sont des poissons adultes. C’est très bon.

« Bichique » est le nom malgache du juvénile du cabot bouche ronde (gobiidae). C’est un petit poisson qui, adulte, mesure au maximum une douzaine de centimètres. Grâce à sa ventouse ventrale, il peut remonter des cascades de plusieurs dizaines de mètres de haut. On peut le rencontrer jusqu’à 1000 mètres d’altitude.

C’est pourquoi il est appelé « poisson grimpeur ».

– Lundi 6/10/2008 : Derrière notre bungalow, se trouve un brise-lames qui arrête les flots tumultueux de l’Océan Indien.

À l’embouchure de la rivière, nous restons un moment à observer les pirogues qui partent à la pêche et les femmes qui tirent de grands filets, peut-être pour attraper des bichiques ?…

À l'embouchure de la rivière Manakara

Départ de Manakara

Avec Christian venu nous rejoindre ici avec le 4X4, nous prenons la route qui repart vers Fianarantsoa.

Nous allons visiter au passage le Parc National de Ranomafana.