Hasankeyf, Mardin, Diyarbakir
– Samedi 25/9/10 : Nous traversons la ville de Batman, très laide, où il n’y a que des immeubles serrés les uns contre les autres ou en construction au milieu de la plaine aride et poussiéreuse…
Par ici, le paysage est fait de collines désertiques comme de grandes dunes qui laissent la place à des cultures maraîchères le long des cours d’eau…
Sous une chaleur écrasante, nous arrivons en vue des rives du Tigre, et, là, le paysage devient très beau. Les gorges creusées par le fleuve sont spectaculaires, toutes percées de cavernes et de grottes.
Une fois traversé le nouveau pont sur le Tigre, d’où l’on aperçoit les piles brisées de l’ancien pont, nous arrivons à Hasankeyf.
Ce village, pourtant site historique et entouré de trésors archéologiques, est menacé de disparition par un projet de barrage qui doit inonder toute la région, engloutissant pas moins de trente-sept villages…
Voilà l’orage…
Il fait très lourd et le ciel se couvre d’une façon menaçante. Tout à coup, le vent se lève en bourrasques qui soulèvent de gros nuages de poussière. Les commerçants rentrent leurs étalages, l’orage gronde. Il sera de courte durée…
Petit ennui technique
Nous partons vers Mardin mais la route est encore toute en travaux, on se croirait sur une piste africaine!
Avec tous ces cahots, une pièce doit frotter contre la roue car, depuis un moment, on entend un bruit bizarre. Yannick avait essayé d’arranger ça à Hasankeyf, mais ça recommence…
Nous arrivons à Midyat et nous arrêtons à ce qui semble être un garage, qui est, en fait, un « lastici » ( atelier où l’on change les pneus). Les gens qui y travaillent sont très sympas et démontent la roue pour que Yannick puisse remettre la pièce en place.
Ils nous offrent le thé, remontent la roue et ne veulent pas être payés ! Nous ne dirons jamais assez la gentillesse des kurdes !
Paysage plus méditerranéen
Après les avoir bien remerciés, nous pouvons continuer notre route dans un paysage aride qui change peu à peu d’aspect pour prendre une allure plus méditerranéenne (murets de pierres, oliviers, citronniers, cerisiers)…
Mardin
Agrippée à flanc de colline, au milieu de la plaine de Mésopotamie, Mardin déroule ses ruelles bordées d’une multitude d’échoppes et de belles demeures couleur de miel… C’est vraiment une très belle ville…
Notre étape nuit
Après quelques recherches infructueuses, nous trouvons à nous garer pour la nuit sur le parking de la gare routière, pas trop loin du centre-ville.
Comme nous sommes le week-end, presque tous les autocars sont partis et nous avons une place bien dégagée sur le grand parking, avec une belle vue sur la campagne environnante !
Dans le bazar
Mardin possède un bazar qui s’étend dans la vieille ville. Plusieurs belles demeures et bâtiments dignes d’intérêt s’y trouvent comme la poste, logée dans un caravansérail du XVIIe s.
– Dimanche 26/9/10 : Après un dernier tour dans les belles rues de Mardin, nous prenons la direction d’un autre bastion kurde, mais très différent de cette belle ville …
Diyarbakir
La vieille cité cache à l’intérieur de ses remparts de basalte un lacis de ruelles assez sales et étroites, mais aussi des mosquées et quelques églises syriennes orthodoxes.
La ville moderne est très étendue et les nombreux immeubles, parcs et grands magasins la font ressembler à une ville européenne tandis que la vieille cité a l’air beaucoup plus pauvre et délabrée.
Une ville moins accueillante
Curieusement, nous ne sommes pas vraiment séduits par cette ville qui ne nous semble pas si accueillante que les autres …
Nous montons sur les murailles de basalte mais nous ne nous attardons pas car nous n’avons pas le courage de rester dans cet endroit surchauffé et étouffant… D’autant plus que ne nous ne nous y sentons pas les bienvenus… Ce sera la seule fois en Turquie.
Nous partons donc en direction de Siverek …
Des cailloux, des cailloux, partout !
Le paysage est étrange : que des champs de pierres, des grosses, des petites, des cailloux à l’infini, immenses étendues écrasées de chaleur… Quelques petits villages perdus dans ce désert de pierres. Nous ne sommes pas loin de la Syrie.
En panne !
Tout à coup, un voyant lumineux sur le tableau de bord s’allume…Problème ! le camion commence à tousser… Nous consultons le livret technique, il pourrait s’agir des injecteurs…
Et nous sommes dimanche, en plein désert au fin fond de la Turquie !
A Siverek, nous nous arrêtons chez un mécano bien gentil qui fait son possible pour nous dépanner. Nous communiquons grâce au traducteur d’Internet… Mais il ne peut rien faire, il faudrait aller chez un concessionnaire Fiat.
Il y en a un à Sanliurfa, à 80 km, mais c’est fermé le dimanche et il est trop tard pour y aller…
Où allons-nous passer la nuit ?
Très aimablement, le mécano nous guide jusqu’à un parc. C’est une sorte d’aire de pique-nique qui a l’air plus ou moins à l’abandon, un peu en dehors de Siverek. Nous allons pouvoir rester là cette nuit… ouf !
Comme partout ici, le terrain est plein de gros cailloux mais nous arrivons tout de même à trouver un coin dégagé… Demain, nous espérons que notre cher camion tiendra le coup jusqu’à Sanliurfa et que nous pourrons le faire réparer…






