La piste du Sud (suite) : Lavanono, Faux-Cap

– Dimanche 19/10/2008 :

Nous entamons la partie la plus dure de la piste du Sud

Dès le départ, notre 4X4 fait des siennes. Impossible de passer en quatre roues motrices ! Heureusement, nous partons en convoi avec  deux autres 4X4 loués par des italiens et dont les chauffeurs et le nôtre sont amis. Ça rassure…

Premier passage difficile

 Nous devons traverser le lit d’un fleuve à sec et plein de sable… Et, bien sûr, nous restons bloqués au milieu !

Il faut descendre et essayer de tirer, pousser… Heureusement, il y a un point d’eau sur la rive en face et, tout autour, plein de monde…

Un puits sur la rive du fleuve à sec où nous sommes ensablés... L'éolienne a été abimée par un cyclone ...
Tous arrivent à la rescousse pour nous aider...
Nous sommes l'attraction de la journée !... Notre 4X4 va bientôt être tiré de là...
Par ici, les habitants sont appelés le "peuple des épines"... On comprend pourquoi !

Après le sable, les rochers !

Nous reprenons la piste infernale et arrivons à un autre passage délicat : un autre lit de fleuve à sec mais avec des rochers, cette fois…

Concertation des chauffeurs qui sont un peu inquiets pour leurs véhicules …

Nous devons descendre de voiture et faire une partie du chemin à pied parmi les cactus et figuiers de Barbarie.

Pendant que nous cheminons en goûtant les figues de Barbarie (quelques-un(e)s se mettent des piquants plein la langue !), les chauffeurs s’échinent à faire passer les 4X4 dans les rochers…

Puis, voilà un deuxième gué de sable où, en se faisant tirer par les autres voitures, nous arrivons à passer.

Ouf!  Christian (notre chauffeur) est soulagé… maintenant, ça devrait aller mieux…

La piste est encore impressionnante tout de même…

Nous passons entre les cactus très resserrés de chaque côté de la piste qui se rétrécit de plus en plus.

Ça griffe et cogne contre les vitres.

Il fait très chaud et nous avalons quantité de sable et poussière…

Les figuiers de Barbarie poussent partout...
La piste devient rocailleuse
Un passage difficile
Nous croisons de temps en temps des charrettes à zébus bâchées, émergeant des cactus ...
Encore un beau tombeau !
 
 
Une courte halte à Beloha

Petit arrêt dans cette  bourgade pour acheter de l’essence et nous désaltérer au café de la place.

C’est dimanche et le village est bien calme, les gens font la sieste sous les arbres.

Le bourg de Beloha

Et c’est reparti pour encore une heure de piste pleine de cahots. La voiture est blanche de poussière…

Les “longs seins” de Lavanono

Nous arrivons enfin en vue des deux longues falaises qui s’avancent sur la dune, les “longs seins” de Lavanono

La vue est superbe ! mais nous ne sommes pas encore arrivés en bas…

Il faut emprunter un chemin plutôt escarpé à flanc de falaise, en roulant sur deux rails de béton et la descente est assez raide ! 

Un des "longs seins" de Lavanono
La piste rocailleuse est équipée de rails faits de dalles de béton... ...

Enfin, Lavanono !

Nous logeons “chez Gigi”, ex-champion de surf et fervent écologiste, très sympa…il a décoré son domaine d’une façon plutôt kitsch !

La vue est magnifique

De là, nous dominons la baie où la mer fait des rouleaux. On accède à la splendide plage déserte par un joli chemin bordé d’agaves aux tiges immenses…   

La mer est délicieuse…

Gigi nous concocte un bon dîner suivi de rhum arrangé … Et l’on s’endort bercé par les vagues…

Ici, la douche se fait dans une bassine avec des bouteilles d’eau peintes en noir et chauffées au soleil, eau récupérée pour arroser les plantes du jardin…

La magnifique baie de Lavanono au soleil couchant
"Chez Gigi," le jardin, orné de statuettes, surplombe la mer
Le chemin qui mène à la plage est bordé d'agaves aux tiges immenses
Une rencontre sur la plage ...
un couple de nouveaux mariés

– Lundi 20/10/2008 :

Nous reprenons la route

Pour ça, il faut d’abord reprendre les rails de béton pour gravir la falaise de Lavanono… Dans ce sens, c’est plus facile !

Puis, prendre la piste sableuse en direction de Faux-Cap (Betanty).

Nous frôlons plusieurs fois l’ensablement, mais, finalement, ça passe…

La montée est plus facile que la descente !
Encore de magnifiques tombeaux tout le long de la piste...
Celui-ci a une voiture sur le toit !

… et traversée de quelques petits villages perdus…

À Marovato, un rond-point bien décoré marque l'entrée du village ...
On peut en transporter des trucs sur la tête !

 Faux-Cap (Betanty)

À l'entrée de Faux-Cap, se tient un grand marché coloré...

 L’hôtel est plutôt rustique… mais si bien placé !

Nous arrivons à l’unique hôtel du village, le “Cactus hôtel”… C’est on ne peut plus sommaire.

Sa situation est vraiment superbe, en haut d’une dune qui domine la longue plage sauvage.

Ici, on prend l’air du large !

Le restaurant du “Cactus” ressemble à un repaire de corsaires, surtout le soir quand le vent siffle tout autour et fait trembler les planches disjointes et osciller la lampe pendue au plafond !

Les bungalows sont du même genre, le toit en chaume laisse tomber des bestioles sur le lit et la porte ne ferme qu’à moitié…

C’est vraiment l’hôtel des courants d’air ! Enfin,la vue est imprenable et la patronne, qui est aussi l’institutrice du village, est si gentille !…

Le restaurant du "Cactus hôtel"
Il y a quelques bungalows en dur ...
... Mais le nôtre était en planches !

Nous sommes à l’extrême sud de l’île

Quelquefois, on peut voir des baleines passer au large…

Malheureusement, aujourd’hui, le vent souffle vraiment très, très fort, faisant cingler les grains de sable sur la plage.

Nous nous baignons quand même, la mer est si bonne…

La belle plage de Faux-Cap... Une barrière de rochers plats forment une sorte de lagon à marée basse et brise les vagues trop fortes de l'océan indien.
Corvée d'eau...

– Mardi 21/10/2008 : Après le petit-déjeuner, composé de “mofo gazy”, beignets à la farine de riz et de crèpes confectionnés pour nous par la patronne qui a laissé sa classe sous la surveillance de sa voisine (!!!) …

… C’est de nouveau la piste : direction Fort-Dauphin, dernière étape du voyage en 4X4.
En arrière de la plage, le village

 

 

 

Nous arrivons sur la RN13, la route est longue et plutôt monotone.

C’est la région des grandes plantations de sisal.

Plantation de sisal

Au passage d’un pont, nous remarquons des gens qui ont creusé des trous dans le lit sableux du fleuve à sec. Ils y trouvent de l’eau pour faire la lessive mais elle est saumâtre, ils ne peuvent pas la boire…

 Dans cette région le problème du manque d’eau est très important.

Les habitants doivent aller chercher l’eau douce à une trentaine de km et la transporter dans de gros bidons en charrette à zébus.

Les gens font la lessive dans des trous creusés dans le lit d'un fleuve à sec
Une trentaine de kms plus loin, il reste un peu d'eau dans ce fleuve ...
Il faut transporter l'eau douce en charrettes jusqu'aux villages
Un conducteur de charrette

La route redevient une piste en assez mauvais état…

Après le sisal, succèdent les épineux et les arbres-pieuvres si particuliers, sortes de cactus aux longues tentacules dressées vers le ciel.