La porte du Sud : massif de l'Isalo

– Jeudi 9/10/2008 : Après l’arrêt déjeuner à Ihosy, nous reprenons la route vers le grand sud…

Le paysage de rizières fait place à la savane sèche et aux grands espaces…

Un massif montagneux se dessine à l'horizon, c'est "la Porte du Sud"...

Feux de brousse

Une fumée attire notre attention et bientôt, nous voyons les flammes qui s’approchent jusqu’au bord de la route ! Un feu de brousse… Les malgaches pratiquent beaucoup le brûlis. La route en est bordée… 

Ces feux attirent les oiseaux de proie à l'affût des bestioles qui fuient l'incendie.
Étrange spectacle que ces espaces tout noirs d'où émergent les monticules des termitières, petites montagnes au pied des grandes ...

Le Colorado malgache

Peu de villages dans ces immenses étendues sèches bordées par le massif de l’Isalo (ça se prononce « ichale »), le fameux « Colorado malgache ».

Immense massif de grès érodé qui s’étend sur 82 000ha et dont les paysages sont grandioses.

L'Isalo au soleil couchant
Cheval ou dragon de pierre ?
La "fenêtre de l'Isalo", sculpture naturelle dans la roche
Le coucher de soleil sur la "Fenêtre de l'Isalo", est un spectacle très prisé des touristes... On n'y échappe pas !

Notre logement

Nous arrivons à Ranohira, le village le plus proche de l’Isalo, où nous logeons, pour cette nuit chez « Momo Trek » dans un sympathique bungalow. Malheureusement, il faudra trouver un autre havre pour demain soir, car, ici, tout est déjà réservé.

Nous avions prévu, initialement, de camper dans le Parc de l’Isalo, mais Christian nous le déconseille car il y a quelques jours, des brigands ont attaqué le bureau des gardes du Parc pour leur dérober la caisse et il y aurait eu un mort…

Il faut donc trouver un hébergement au pied levé… et il y a pas mal de monde par ici.

Notre bungalow chez Momo

– Vendredi 10/10/2008 :

Aujourd’hui, nous allons marcher dans l’Isalo

Il fait déjà très chaud… En compagnie d’un guide de l’ANGAP, nous nous lançons sur le chemin des crêtes.

À l'assaut des crêtes !
Nous traversons une sorte de maquis planté d'arbres "tapias" qui donnent des sortes de petites prunes avec trois noyaux à l'intérieur.
Dans la rocaille, poussent de très beaux pachypodium nains ou "pieds d'éléphant"
La montagne très érodée laisse voir des couches orange, ocre, rouge et jaune...
Une tortue !
Dans un grand cirque, au fond d'un canyon creusé par une rivière, la végétation verdoie...

Des tombeaux dans la montagne

Dans les flancs verticaux de la montagne, on aperçoit, de temps en temps, des sites funéraires. Les cercueils sont enfoncés dans un creux de la paroi qui est ensuite fermé par des pierres. On se demande comment ils ont fait pour les monter jusque là !

Un cercueil dans la montagne
Les cercueils sont enfermés dans les parois abruptes du massif

Un bon bain, ça fait du bien !

Vers midi, nous arrivons à une piscine naturelle où il fait bon prendre un peu de repos et se baigner dans l’eau fraîche.

Dans un décor verdoyant ...
... une piscine naturelle

Dans le canyon

L’après-midi, nous marchons dans le creux d’un canyon, le long d’une rivière.

La paroi vue du bas du canyon

La végétation luxuriante et la fraîcheur de l’eau courante contrastent avec l’aridité des crêtes parcourues ce matin.

Piscine bleue et piscine noire …

En marchant les pieds dans l’eau, nous arrivons à la « piscine bleue » puis, ensuite à la « piscine noire » : « noire » parce qu’elle est très profonde et « bleue » parce qu’elle l’est moins et que le ciel se reflète dedans…

Nous marchons le long de l'eau... Attention, ça glisse !
Piscine bleue

 

 

Un lémurien bien familier !

Il y a même un lémurien fauve qui vient mettre sa patte dans ma main !

Tout d’abord, je n’en reviens pas, mais ensuite, je le vois grimper sur le dos des autres pour avoir quelque-chose à manger.

Il est devenu très familier avec les touristes mais ce n’est pas bien car maintenant il est rejeté par son groupe et est obligé de vivre seul…

C’est pourquoi il est interdit de nourrir les lémuriens, ça risque de détruire leur équilibre naturel.

La piscine noire
Crapahutons dans les rochers ...
... jusqu'à la cascade des Nymphes

… et même, cascade des Nymphes

En crapahutant dans les rochers, nous atteignons la « cascade des Nymphes » (qui sont, en fait, des grosses grenouilles et non pas de jolies naïades !).

Des groupes de lémurs fauves s'ébattent en haut des branches.

Nous reprenons le chemin du retour et rentrons heureux de cette belle journée de balade.

Christian nous a trouvé une chambre à l’hôtel « Orchidée », où nous serons très bien…

Départ pour encore plus au sud

– Samedi 11/10/2008 : Nous quittons Ranohira en suivant la RN7 vers le sud.

Au passage, nous saluons la « Reine de l’Isalo », bloc rocheux rappelant vaguement une silhouette humaine…

La "Reine de l'Isalo"
La route dévide son long ruban le long des collines rocheuses de l'Isalo

Et, bientôt, nous arrivons à Ilakaka, ville-champignon qui a poussé depuis qu’un gisement de saphirs y a été découvert…

 

 

La « fièvre bleue » a frappé…

 Des milliers de malgaches se sont rués vers la rivière Ilakaka et ont construit en quelques mois ce qui est devenu la ville du même nom.

Tous les hôtels et boutiques s’appellent « Saphir quelque-chose ». 

Pour beaucoup, la fortune n’est pas au rendez-vous.  Mais, comme l’espoir fait vivre, les gens qui n’ont pas de quoi acheter une concession achètent des seaux de terre et toute la famille, du plus petit au plus âgé, se met à tamiser dans l’espoir de trouver les fameuses pierres précieuses. 

Ils vivent dans des conditions absolument misérables pour un travail de forçat, qui est, de plus, dangereux. Beaucoup meurent ensevelis par leur galerie ou de maladie. 

Il y a encore trois autre villes du saphir après Ilakaka.

Les acheteurs de pierres sont souvent des thaïs ou des sri-lankais. Ils ont des comptoirs tout le long de la rue principale (la RN7) où des « experts » achètent les pierres à un prix bien inférieur à leur valeur réelle. 

On se croirait au Far West au temps de la ruée vers l’or…

Comme il n’est pas vraiment recommandé de s’arrêter là, nous ne faisons que traverser et continuons la RN7 sous un soleil de plomb.

Ilakaka, la ville du saphir

Plus on descend vers le sud, plus la végétation est sèche et l’habitat précaire…

Village le long de la route
Des lambeaux de forêt primaire subsistent et on y voit même encore une colonie de lémuriens sifakas (les mêmes que nous avions vus aux Tsingy)

Un marché au bord de la route

Un peu plus loin, nous faisons une petite halte au village d’Andranovory, où se tient un marché au bord de la Nationale.

Nous sommes dans une région d'élevage, ça se voit...
Les éleveurs de zébus sont toujours drapés de leur couverture colorée typique...
En poursuivant la route vers Tuléar ...